Le Quai de la Canardière prend naissance au coin de la rue de la Machine et se prolonge jusqu'à la rue des Fontaines, coupé en son milieu par la route nationale 16.
Cette rue est habitée en grande majorité par une population ouvrière ayant des revenus modestes et souvent chargée d'enfants. Contre un loyer modeste, ces ménages sont logés dans des appartements souvent insalubres.
En effet, dans la partie du quai donnant côté viaduc, les maisons sont vétustes, construites sur un sol humide et adossées à la falaise. Nombreux sont les logements mal aérés qui ne voient jamais le soleil ou si peu...
Côté confort, près de la moitié des habitations ne dispose d'aucun moyen de chauffage. Et si environ la moitié des maisons est raccordée au réseau d'eau, seulement 14 % des logements ont l'eau sur l'évier. Quant aux water-closets, ils se trouvent en dehors de l'immeuble, dans la cour ; et 14 % des logements ne disposent même d'aucune installation !
C'est aussi sur cette partie du quai, au numéro 21, que se trouve l'asile de nuit où sont admis les voyageurs indigents de passage à Chantilly.
Créé en 1890, cet établissement peut accueillir 5 hommes et 6 femmes. Le gardien n'admet que les voyageurs munis d'un bon d'entrée signé par l'agent de police et les gens ivres sont refusés. L'entrée se fait à 8 heures du soir l'hiver et 9 heures l'été ; la sortie se fait à 6 heures du matin l'hiver et à 4 heures l'été. Toute personne admise à l'asile de nuit se voit remettre un bon lui donnant droit à 500 grammes de pain. Une même personne ne peut se représenter avant un délai de quinze jours.
Entre novembre 1891 et novembre 1892, il a été admis à l'asile de nuit 2.333 hommes, 191 femmes et 227 enfants.
Ville de Chantilly - Etude monographique, 1957.
AMC : ID 6 (registre des délibérations municipales 1886-1898)
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