LE CAFE-RESTAURANT WUIART.
Dans le début des années 1900, le café-restaurant qui se
trouve à l’angle de la rue de Gouvieux et de la rue Saint-Laurent appartient à
M. Gustave Wuiart. Il y sert les déjeuners et les diners à toute heure, comme
les autres restaurateurs, mais, ici, on
peut jouer au billard et laisser sa bicyclette en sécurité dans un garage, ce
qui n’est pas négligeable en ce début de siècle où celles-ci disparaissent très
rapidement. Depuis 1902, date à laquelle son épouse a quitté le domicile
conjugal laissant des dettes sur son passage, M. Wuiart vit seul avec ses
quatre enfants : Robert né en 1890, Marie en 1892 ; François et
Charles, que nous apercevons ici près de
leur père, sont nés en 1897 et 1900. En 1908, M. Wuiart prend la décision de
retourner près de sa famille à Fleurines, et, le 15 mai, il vend son fonds de commerce à M. Lucien
Noël.
M. Lucien Noël n’est pas un inconnu à Chantilly. Journaliste de profession, il est le fils de la sage-femme qui habite rue du Connétable. Souhaitant se stabiliser pour fonder une famille, il a déjà deux fils, Henri et Emile, nés en 1903 et 1907, il achète l’ancien café Wuiart et épouse Florence Chesterman, la fille d’un entraineur de Chantilly, qui ne tardera pas à lui donner un troisième fils, William. Mais Lucien n’est pas fait pour le métier de restaurateur, il souhaite reprendre son métier de reporter.
En février 1910, il vend son commerce à M. Bouet, un ancien
tailleur d’habits qui a exercé son art de 1901 à 1909 dans une boutique de la
rue d’Aumale. Mais tenir un café n’est pas simple et M. Bouet, qui n’a pas su
empêcher des paris illégaux sur les courses de chevaux dans son établissement,
écope en février 1911 de 48 heures de prison et de 500 francs d’amende.
En septembre 1912, il
vend le café-restaurant à M. Florimond Triboullois qui le revend en juin 1913,
à M. et Mme Decombat, un couple venant de Paris avec leur fils Fernand.
Antoine Decombat est cuisinier. Ses parents étaient aubergistes
à Besse, là où il est né. Il connait le métier mais il ne faut rien avoir à se
reprocher lors de la visite des agents de la répression des fraudes. M.
Decombat, qui a additionné de l’eau à son vin,
se voit condamner, en juin 1916, à une peine de prison avec sursis et à
une lourde amende. Mais laissons M. et Mme Decombat poursuivre leur activité quelques années encore…
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