L'Hôtel de Ville.


C'est le 11 avril 1847, que la Ville de Chantilly a acquis ce charmant petit hôtel qu'avait fait bâtir l'ancien évêque de Châlon-sur-Saône, Joseph François d'Andigné de la Chasse, au 18ème siècle, pour en faire son Hôtel de Ville.

D'une contenance cadastrale de 29 ares et 96 centiares, cette propriété est située au centre de la ville, au numéro 65 de la rue du Connétable.
Le bâtiment principal est un pavillon carré à deux étages, en pierre de taille, édifié entre une cour pavée donnant sur la rue du Connétable et un jardin derrière donnant jusqu'à la pelouse ; sur ce jardin, ont été construits l'école communale, la salle des réunions et le bureau de poste.

Dans la cour, des petites constructions sont adossées au pavillon ; on y a d'abord installé le bureau de poste et celui du télégraphe. Elles servent aujourd'hui de logement  à l'agent de police.

Pour installer les  services administratifs dans ce qui a du être une charmante demeure, il a fallu procéder à quelques aménagements. Pour obtenir une salle de belle taille (10,60 mètres de long et 5 mètres de large) où le conseil peut se réunir, on a abattu la cloison qui séparait le salon et la salle à manger.
Le maire a installé son cabinet dans une petite salle donnant sur la cour. 
Les trois belles pièces du premier étage et la salle de billard, au second, servent de logements au secrétaire de mairie et au receveur municipal.

Le secrétariat, qui occupe deux employés depuis 1902, a été installé dans l'ancienne cuisine avec les archives. Il est ouvert de 9 heures à midi et de 2 heures à 4 heures.
En  allant chercher leurs pièces d'état-civil, les cantiliens ne se lassent pas d'admirer l'ornementation intérieure : les boiseries finement ouvragées, les poignées de porte ciselées et dorées, sans oublier la grosse boule de cuivre qui brille au bas de l'escalier...

A.D.O. : 2Op 2404 : Hôtel de ville et écoles.
Bulletin municipal n° 27 - octobre 1972.

The Albion Club Chantilly.


"The Albion Club Chantilly" occupe un local, situé au premier étage de l'hôtel d'Albion, mis à la disposition du Club par M. Sargent, le propriétaire de l'hôtel, qui fournit aussi l'éclairage et le chauffage des salles pour un loyer annuel de 600 francs.
Ce local est desservi par une entrée indépendante au rez-de-chaussée et un escalier.

"The Albion Club Chantilly" a pour but de réunir le plus souvent possible les jockeys et les premiers garçons.
Le cercle fonctionne sous la conduite d'un président, d'un trésorier, d'un secrétaire et d'un comité composé de douze membres.
Toute personne désirant faire partie du club doit être présentée par deux membres. Après examen du comité, une notification lui est envoyée sous quinzaine.
Chaque membre doit payer une cotisation de 20 francs pour l'inscription et 20 francs pour l'annuité. Une carte personnelle, signée par le président,  est délivrée à chaque membre. Sur cette carte, où les noms des parrains sont inscrits, le sociétaire apposera sa signature. Il devra toujours présenter sa carte à l'entrée du club.
La liste des membres du cercle est affichée dans la salle du club.

La société met à la disposition de ses membres tous les jeux qu'elle juge nécessaire : billard, cartes, dames, échecs, etc...
Sont interdits tous les jeux de hasard prohibés par la circulaire du 10 juillet 1886 : baccara, lansquenet, la roulette, le chemin de fer, etc...

Les discussions politiques et religieuses sont interdites. Toute altercation ou dispute est réprimandée sévèrement. Les membres en ayant été l'objet sont suspendus jusqu'à décision du comité.

Des consommations de premier choix sont servis par le propriétaire de la salle ; elles sont payées au prix affiché dans la salle du club.

Une fois par semaine, le mardi, un concert intime est donné.

Dimanche 4 juin 1911 : le Prix de Diane.


Le propriétaire du vainqueur du Prix de Diane, M. Aumont.
 Source gallica.bnf.fr/Bibliothèque Nationale de France

La première de nos grandes réunions sportives a été favorisée dimanche par un temps magnifique, trop chaud même, car les ardeurs de ce soleil implacable avait empêché quelques fervents de faire le déplacement de Chantilly.

La journée de la grande épreuve des pouliches est généralement une des plus jolies réunions de courses de l'année. Le public, si amateur de plein air, rapporte de cette excursion d'un coin charmant du paddock, sous les hautes futaies, l'image de jolies femmes et des exquises toilettes aperçues à la dérobée à travers les allées nombreuses du  grand bois.

Rose Verte, appartenant à M. Aumont, a  enlevé le Prix de Diane avec beaucoup d'aisance.


Le fait vraiment remarquable, c'est l'admirable organisation du service de la Compagnie du Nord. C'est de plus en plus merveilleux. Le nombre des voyageurs a beau augmenter dans des proportions considérables (40 trains et 23.500 voyageurs), le public ne s'en aperçoit pas. Il est plus facile d'aller à Chantilly que de sortir de la gare Saint-Lazare !

Le  Courrier de l'Oise, Journal de Senlis,  n° 45, du 8 juin 1911.



 Source gallica.bnf.fr/Bibliothèque Nationale de France
 Source gallica.bnf.fr/Bibliothèque Nationale de France

Le Castel des Fontaines.



Dans la rue du Viaduc, une charmante propriété a conservé le nom de Parc des Fontaines.
Il ne s'agit en fait que d'une partie du parc. Celui-ci s'étendait sur Gouvieux jusqu'aux écluses de la Chaussée. Acheté par l'Administration du Chemin de Fer pour l'établissement de la ligne de Paris à Creil, le parc a été morcelé et revendu par lots, laissant place à de superbes propriétés, à des écuries de courses, ou encore à la Cité et la Blanchisserie Faligon sur Gouvieux.

Le Parc des Fontaines, sur lequel se trouve le Castel des Fontaines, appartient à Madame Coindet. En 1890, la veuve du docteur Coindet a engagé des travaux afin de faire chercher et capter une source se trouvant sur sa propriété. Propriété qu'elle loue, avec promesse de vente à M.Cornut.

M. Gustave Cornut, directeur de "La Saison Mondaine, l'organe universel des stations thermales et balnéaires", commence par solliciter de M. le Préfet l'autorisation de commercialiser comme eau de table, sous la marque "La Cristalline", l'eau qui jaillit dans la propriété.  Dans le même temps, il installe sur la source un petit kiosque que lui a donné M. le duc d'Aumale, il  fait bâtir une salle de café, il prépare une salle de théâtre. M. Cornut a de grands projets, il pense thermes, casino...

Mais le 28 décembre 1892, le Comité Consultatif d'Hygiène fait parvenir son rapport :
Il rappelle que l'épidémie de fièvre typhoïde a donné 260 cas et 19 décès entre le mois d'octobre 1891 et le mois d'août 1892. On sait maintenant que l'épidémie a réellement été produite par l'eau. Et même si le Conseil reste convaincu que la source du Parc des Fontaines n'est pas contaminée, il pense que la nappe qui alimente les sources n'est pas suffisamment protégée, et il émet donc un avis défavorable mettant fin à tous les  projets de M. Cornut.


"Chantilly : 1870-1891" : C. Noël ;
"L'Hygiène et la mortalité pendant l'année 1892 dans l'arrondissement de Senlis, rapport adressé au Conseil d'Hygiène par le Docteur Pauthier, 1893" ;
AD Oise : Série  5M

Cambriolage au Château des Fontaines.




Malgré son entrée toute proche de Chantilly, juste derrière le pont du chemin de fer, le Château des Fontaines est situé sur le territoire de Gouvieux. 
C'est une vaste construction, entourée d'un parc très étendu et clos de murs assez élevés. Aux deux extrémités de ce parc sont situées les loges des deux concierges attachés au domaine. 

L'entrée du Château des Fontaines côté Chantilly.

Mais ce jeudi 1er novembre 1906, il n'existe plus de frontière entre Chantilly et Gouvieux, le Château des Fontaines a été cambriolé !
La baronne James de Rothschild et sa fille, la baronne Léonino, sont en ce moment au château avec  leurs nombreux domestiques. 
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des malfaiteurs ont pénétré dans le parc, et après en avoir parcouru une partie dans l'obscurité, ils ont coupé un vitrage du perron à l'aide d'un diamant et ont ouvert la porte en passant le bras à l'intérieur.
Ils ont visité toutes les pièces du rez-de-chaussée, emportant des bibelots pris au hasard sur les divers meubles. Ils ont ensuite brisé une vitrine et en ont soustrait quelques objets de prix avant de quitter les lieux.
La visite des cambrioleurs n'a été connue qu'au matin lorsqu'on s'est rendu compte de l'effraction sur la porte. Personne n'a rien entendu dans la nuit. 
Aussitôt le vol connu, une enquête a été ouverte. On pense que les cambrioleurs étaient certainement au courant des habitudes de la maison, peut-être d'anciens employés ou domestiques, ou des malfaiteurs guidés par quelqu'un connaissant parfaitement le château.
Parmi les objets dérobés, citons : une médaille de bronze représentant le duc d'Aumale, un médaillon or avec diamants, un porte-plume écaille manche en or, trois cachets aux initiales T R, deux en or et un agate, un petit flacon en or, quatre coupes anciennes en or, et quantité d'autres objets précieux, le montant du vol s'élevant à plus de 6.500 francs.

D'après : Le Courrier de l'Oise, Journal de Senlis, n° 84, du 4 novembre 1906.

Le lavoir de la Canardière.




Le lavoir de la Canardière est installé sur une portion de terrain d'environ 5 ares située dans la prairie de la Canardière, près du canal qui longe la route nationale 16.

En 1897, la buanderie et le logement sont occupés par M. et Mme Tissier qui versent à la ville un loyer annuel de 500 francs. Mais en juillet 1907, M. Tissier, qui souffre de crises d'épilepsie, est retrouvé mort noyé dans le bras de la Nonette qui passe près de son habitation.

M. et Mme Charles Fritz reprendront alors le bail et exploiteront le lavoir pendant quelques temps.

Puis, au 1er janvier 1910, nouveau bail. M. et Mme Devillers louent à leur tour le lavoir, la buanderie et le logement de trois pièces y attenant. Pendant toute la durée de ce bail, ils sont tenus d'habiter eux-mêmes les lieux, de les meubler, de les entretenir en bon état et de toujours les affecter à l'usage de la buanderie. Ils sont en outre autorisés à installer une baraque en planches de 10 mètres de longueur sur 5 mètres de largeur dans la prairie servant d'étendage.

Vers 1941, M. et Mme Devillers céderont le bail consenti par la ville à M. et Mme Barin, avant une nouvelle convention qui sera établie en 1943 avec M.  Poulard. 

Ce sera le dernier exploitant de ce lavoir, le bail sera résilié en date du 31 mars 1948: le lavoir va être supprimé.

Le conseil municipal entrevoit ainsi la possibilité d'organiser à l'entrée de la ville tous les travaux d'embellissement qui s'imposent...

Le marchand de couleurs et le Café du Théâtre

  Arrêtons nous un instant devant la boutique du marchand de couleurs qui se trouve au numéro 69 de la rue du Connétable.   M. Léonce Lecler...